Hormis le fait que tu es un photographe parisien, que peux-tu dire sur toi ?
Je m’appelle Jules, j’ai 21 ans et je suis photographe parisien amateur, très spécialisé dans le portrait. Je me tourne de plus en plus vers un style qu’on pourrait définir comme cinématique… Je souhaite transmettre des émotions par le biais de mes ambiances sur mes photos. Actuellement, je bosse en tant que motion designer pour une émission de télé, ce qui me laisse peu de temps pour la photo et ce qui explique pourquoi je ne suis pas encore photographe pro !J’ai longtemps fait du portrait très esthétique avant de me remettre en question et me tourner vers un style plus cinématique en août, que je peaufine encore, mais je sens que je suis sur la bonne voie.Mon style repose sur l’ambiance mélangeant un lieu ou paysage avec une personne comme sujet. Souvent en portrait, dans des tons sombres et chaleureux, avec une pointe de haute lumière. J’adore l’idée de l’exploration, la découverte, autant de soi-même que d’un lieu. Également jouer sur la mélancolie, la nostalgie, et les souvenirs d’un moment passé. J’aime ces moments pendant les soirées d’été entre amis, où on regarde tous le soleil se coucher, un moment si calme où le jour et la nuit s’entremêlent. J’aime ces nuits où on déambule à regarder de haut la circulation des voitures et leurs phares dans l’obscurité, j’aime voir les teintes changer et le spectacle du soleil se lever. J’aime transmettre ces ambiances si spéciales comme un sentiment de nostalgie. « I was here » en quelque sorte pour chaque photo.
Quelles sont tes inspirations (des films, des réalisateurs, des photographes parisiens ou autre, des comptes Instagram … ?)
La musique est sans doute l’art le plus inspirant pour moi, j’écoute énormément de musique et je suis constamment à la recherche de sonorités inspirantes, quel que soit leur style, mais j’aime beaucoup plus les musiques électroniques.Odesza est un groupe de compositeurs absolument incroyable qui m’a énormément inspiré. Ils ont un style motivant, teinté d’espoir et de volonté d’avancer malgré les difficultés, c’est un style que je qualifierai de « sombre » mais pas dans le mauvais sens, une obscurité rassurante qui mène vers la lumière. La pochette de leur dernier album respire parfaitement leur style et a énormément influencé mes photos.Dans le cinéma, c’est Interstellar et Christopher Nolan qui m’ont marqué à vie, c’est le voyage, l’exploration de l’inconnu, l’espace qui m’inspire tant.

As-tu reçu une formation pour arriver à ce style de photographe parisien ?
Alors oui… Et non. En fait, j’ai commencé à toucher à la photo avant mes 10 ans. Je piquais l’appareil photo de ma mère et je filmais en permanence. C’était un appareil photo compact à 200€ a l’époque, pas fameux. C’était très moche surtout avec la qualité de l’époque mais j’adorais ça. J’aurais aimé garder une trace des films qui paraissaient sans importance à l’époque et pouvoir les revoir rien qu’une fois.En partant en vacances avec mes parents, je filmais tout, et je faisais ensuite un montage complet avec musique. En fait c’est l’équivalent des vidéos de voyage que vous trouvez partout sur YouTube sauf qu’on était en 2011, la qualité c’était du 360p et c’était fait dans un but seulement familial.Même si l’idée paraît pourrie, je me prends au sérieux, et chaque année je progressais et avec le temps tout s’améliore : technique, cadrage, composition, prise de vues, montage, étalonnage. J’apprends tout seul le mode manuel, les règles de la photographie et la photo de paysage. D’ailleurs, je ne prenais que des vidéos, ce qui est encore plus dur que la photo à mon goût. De mes 11 ans a mes 16 ans j’ai fait ce genre de montage avant de délaisser totalement la photo et la vidéo, trop frustré par les capacités limités de mon appareil, pour me tourner uniquement sur des montages de jeux vidéos.À force de pratiquer dans ce domaine, je m’inscris dans une école de cinéma parce que je souhaite devenir monteur. Dans cette école, on nous apprend un peu de tout pour former tout le monde, et donc un peu de photographie, je n’ai rien à y apprendre vraiment, mais enfin pour la 1ere fois, je découvre un appareil reflex, le 5D MKII, et la c’est le déclic, tellement de choses deviennent possible !
On dit souvent que le matos ne fait pas la belle photo, mais c’est tellement plus agréable de se concentrer uniquement sur l’art qu’on souhaite créer, plutôt que de galérer avec des appareils horribles. Leçon de l’histoire : entraînez-vous avec des bas de gamme, et éclatez-vous ensuite avec vos hauts de gamme.Finalement, j’ai énormément appris tout seul et j’ai surtout beaucoup travaillé pour arriver à mon style actuel. Mes autres hobbies (montage, effets spéciaux, étalonnage) m’ont beaucoup appris en parallèle, surtout pour la retouche.
De quel matériel disposes-tu pour tes shootings de photographe parisien ?
Actuellement, j’ai un Fujifilm X-T2, avec un 35mm f/1.4 que j’utilise en permanence, et un 14mm 2.8 rarement utilisé. J’ai aussi un filtre Black Pro Mist que j’utilise presque tout le temps et une Boling P1 en lumière. Je voyage léger, avec le même sac que j’avais au lycée ! Pas de sac photo avec moi, trop voyant.
Pour le boîtier, le Fuji xt2 est parfait pour mon usage, il est super polyvalent et ne coûte vraiment plus très cher. Quant au 35 mm, il est l’objectif ultime pour les portraits, mais se retrouve vite trop « normal » pour le reste, trop proche pour de l’architecture ou des paysages, trop large pour isoler des sujets. À part le portrait, cet objectif à un peu la même fonction qu’un objectif de base, faire des photos moyennes de tout.

Quel logiciel utilises-tu pour créer ces effets de lumière ?
C’est simple, Lightroom a 98%, le reste c’est Photoshop pour la retouche de peau et quelques halos en plus mais c’est tres rare.Une fois le logiciel bien compris, il est possible de faire énormément de choses avec Lightroom. Par contre, dès que je veux faire un masque précis ou un changement de fond, je passe sur Photoshop. Je maîtrise bien les deux logiciels donc je n’ai aucun souci technique, si j’ai un style ou une idée en tête, je peux la réaliser sans trop de problème.
Tu fais des triptyques présentant ton travail de photographe parisien, pourquoi ce choix ?
Alors c’est vrai que depuis bientôt 6 mois les triptyques sont partout sur Instagram ! Loin de la dire que j’ai initié le mouvement, mais j’en ai inspiré plus d’un. En fait, à la base c’est juste que je voulais mettre une photo paysage en plein format sur Instagram. Sauf que les photos paysage sont très peu visible sur Instagram comparés au format ⅘ utilisé par tout le monde.J’avais vu une option intégré à mon téléphone pour faire des minis photomontages, du coup je me suis dit : « bah si je met 2 photos paysage l’une au dessus de l’autre ca devrait me permettre de montrer 2 photos tout en prenant un max de place dans l’écran sur insta donc zou c’est parfait ». Ensuite j’ai commencé à comprendre que c’était super bien pour décrire une meilleure ambiance et j’ai fait des triptyques et j’adore faire ça.
Des lieux favoris pour shooter, à Paris ou ailleurs ?
C’est vrai que je shoote énormément à Paris, pourtant je n’aime pas tellement cette ville personnellement, mais c’est un grand bac à sable photographique, rien qu’en se baladant dans la rue on peut très vite trouver des endroits intéressants, il y a un peu de tout alors c’est super pratique ! J’aime beaucoup prendre des lieux différents pour shooter, à l’improvisation, mais si je devais retenir des lieux marquants en voici :La Défense est un terrain incroyable, une urbanisation et des immeubles super propre, des vues en hauteur avec les ponts ou la grande arche, et c’est immense. C’est parfois barbant d’avoir tout ces immeubles, donc pour un côté reposant j’adore aller au cimetière du Père Lachaise ! En automne c’est un lieu vraiment incroyable, au petit matin à 8h il est très calme et le rendu est super intéressant, tout cela dans le respect des lieux.
Quel message essayes-tu de faire passer à travers tes créations de photographe parisien ?
De message à proprement parler il n’y en a pas vraiment, chaque photo est assez unique, mais c’est surtout pour l’ambiance que je travaille mes photos, je veux faire en sorte que l’ambiance parle d’elle-même, qu’elle inspire un sentiment de nostalgie, de liberté, de bien-être. Que même si la photo est simple vous restiez scotché dessus parce que l’ambiance vous est familière.
Un ou plusieurs styles que tu souhaites explorer dans le futur ? Où bien continuer pour ceux dans lesquels tu exerces déjà ?
Pour l’instant je dois peaufiner et améliorer mon style cinématographique, et ça me prendra des années, mais c’est un « style » qui comprend beaucoup de choses. Dire qu’on a un style « cinématique » c’est en gros dire qu’on veut inspirer et raconter quelque chose par la photo. Je veux faire davantage de photos de nuit, dans la brume, avec des néons, des visages, des lumières, des silhouettes. Du mystère et de l’envie, de la tendresse dans la solitude, de la liberté sans limite. En haut d’une montagne, ou à une station-service, je suis juste les chemins que j’aime, et je vois comment ça se passe.Tu as dix lignes pour faire ta promo de photographe parisien, fais toi plaisir !S’ il y a bien un seul endroit où faire ma promo c’est Instagram ! @varietou
Je poste mes meilleures photos là- bas, récemment je suis parti avec ma copine en vacances près d’Etretat et je vous promets des photos vraiment hors du commun et puissantes, alors venez me suivre, ce serait coolax !Sinon vous avez mon site pour retrouver un portfolio de toutes mes « belles » photos très rapidement : julesdionet.com